Audience au Palais princier

La nomination du nouveau lithurge de Mizeria était proche, Ielena se devait de se rendre à Lurenberg, elle était fortement préssentie et elle le savait. C'était son unique échappatoire pour retrouver ce que Konstantion lui avait volé.

Avant de pouvoir sortir de la Volkona, elle devait obtenir l'arrêt de son interdiction de quitter le territoire, émise il y a maintenant 24 ans. Pour cela il lui fallait le sceau princier d'un membre de la famille Tatline. Elle se rendit donc à Ieltsinegrad, au Palais princier, à la rencontre de l'un de ses frères.

Le valet lui ouvrit la porte, dévoilant une pièce aux dimensions extravagantes, et à la décoration très voyante, plein d'objet dorés entre autre. Décidemment, les gouts de son frère n'avait pas changé après tout ce temps.
Nikolaï se leva de son fauteil de velours rouge pour accueillir la nouvelle venue.

- Ma chère soeur, dit-il en la toisant de haut en bas, tu es toujours aussi belle surtout avec cette nouvelle coupe, le carré structuré c'est très joli, dommage que tu préfères les proies aux chasseurs...

Première pique, il lui en voulait toujours apparemment, il avait toujours été trop protecteur avec elle. Il fallait qu'elle reprenne les choses en mains.

- Tout le monde fait des erreurs de jeunesse, et Konrad en faisant partie, se justifia-t-elle, mais je ne viens te voir après 24 ans pour parler du passé, je veux ma liberté, Nikolaï!

Le grand vampire passa nerveusement sa main dans ses cheveux roux flamboyants et soupira. Puis il sortit deux verres de cristal de sous son bureau et les remplit de sang.

- Adresse-toi à Konstantion, murmura-t-il en tendant le verre à Ielena.

- Tu sais bien que je ne peux pas. Konstantion m'a volé ma fille, ma raison de vivre, je ne pourrai jamais le lui pardonner!

- Konstantion t'a évité d'être répudié, de devenir la honte de la famille princière, avec la naissance d'une batarde de sang mêlé, et tu le sais très bien. En l'adoptant et en faisant croire qu'elle était de lui et d'une servante humaine, le choc a été moindre, il y a tellement eu de batard dans l'histoire du Volkona que 10 doigts ne suffiraient pas pour les compter.

Il avait raison, elle ne pouvait le contester mais la blessure restait profonde. Elle but l'hémoglobine d'une traite comme pour oublier et posa son verre sur le bureau.

- Comment va-t-elle? se contenta-t-elle de demander.

- Elle a incontestablement le même caractère que toi, elle s'est enfuit du Volkona dès qu'elle a pu, comme toi, simplement elle a plus de jugeotte et ça ce n'est pas plus mal. Elle tient ça de son humain de père surement. De toute façon tu n'as pas à la connaitre, elle s'en sort très bien sans toi.

- Tu n'imagine pas à quel point c'est dur... Je ne connais même pas son prénom puisque Konstantion l'a renommé.

- Il lui a donné le prénom que tu avais choisi en deuxième prénom si cela peut te faire plaisir, ironisa le vampire, en plus, elle a la même couleur de cheveux que toi, un espèce de blond bizarre entre le blanc et le jaune.

- Tu sais bien que de toute façon, je la rechercherais si tu me laisse sortir du Volkona.

- Oui , je le sais, mais on va faire comme si je l'ignorais. Je sais pourquoi tu veux sortir de la région, enfin je parle de ta raison officielle. Lithurge de Mizeria, c'est cool, tu sais! ajouta-t-il, dire que Konstantion voulait se débarasser de moi en me faisait prêtre, tu es bien mieux dans ce rôle. Je relève ton interdiction de sortir du territoire rien que pour l'ennuyer! Il s'y croit beaucoup trop, ça lui fera les canines!

- Merci Infiniment, Nikolaï! mais dis mois tu essayes toujours de devenir premier prince? Après tant de tentatives infructueuses! tu sais même à Babeleï, on a les journaux.

- Le temps passe mais on ne change pas...Que veux-tu... Allez va donc au Siegburg et laisse moi tranquile!

Ielena embrassa son frère, et sortit vivement de la pièce.