départ du convois

Kallen arriva avec Alexander dans la grande ville forteresse d'Astrakhan. Il laissèrent leur deux chevaux noirs à l'écurie et se rendirent au lieu de rendez vous du convoi.

- C'est étrange de revenir dans mon pays, confia-t-elle à son fiancé, c'est même agréable... Les gens ne me regardent pas comme une sorte de monstre...

- Non ils te regardent avec respect. Nous sommes un peuple fier, nous sommes supérieur aux humains et tu le sais très bien. Un jour nous reprendrons nos terres tu verras. Ils pensent avoir le dessus sur nous, ils pensent qu'ils ont réussi à nous museler... Ils n'ont fait que nous enrager encore plus...

Kallen soupira.

- Peut être, mais les humains sont des moutons... Ils suivent tous le même leader sans se poser de questions à part bien sur quelques opposants mais finalement il y aura toujours un groupe majoritaire si bien qu'ils auront toujours le dessus sur nous, ils sont nombreux et unis et nous n'avons pas d'organisation, c'est justement notre fierté qui nous joue des tours.

Le vampire lui saisit alors la main.

- Crois moi Kallen, quand je deviendrais Haut prince et crois moi, je le deviendrais un jour, toi et moi on reformera une vrai nation vampire! Nous reprendrons le Volkona...

- Eh bien continue de rêver, mon pauvre Alex...

Le vampire lui sourit, mais il semblait sur de lui.
Kallen se tourna vers le convoi et l'examina en attendant la venue de Nedelko qui ne devait plus vraiment tarder.

Nedelko avait chevauché jusqu'à Astrabansk. Il laissa son cheval à l'entrée et alla dans la salle de réunion où l'attendaient Kallen et Alexander qu'il salua. Il posa ensuite ses affaires et pris les cartes à sa disposition. Il posa le doit dessus et suivit quelques lignes avant de dire :

- Tous d'abord, le trajet est trop long pour se faire en une seule fois. Il faudra donc faire une halte. Il faudrait aussi acheminer le convoi à vive allure afin d'éviter les surprises indésirables. Pour cela, un cavalier chevauchera aussi en éclaireur, mais à vue. Il surveillera les abords du chemin et sonnera du cor en cas de danger afin que la suite du convoi puisse réagir efficacement.

En tant que médecin du contingent, Nedelko avait été nommé responsable d'une colonne de soutient durant la dernière guerre. Il avait donc l'habitude de concevoir les stratégies de déplacement protégé des convois.

- Alors voila, je propose de suivre la ligne de crête depuis Astrakhan jusqu'au col formé par le Dalbe. Il s'agit d'une crêté dégagé, la vue surplombante supprimera l'effet de surprise.

Nedelko suivit du doit la ligne que formait la montagne. Il savait que les lignes de crêtes dégagées était un lieu sûr, contrairement aux vallées. Mais il savait aussi qu'ils seraient obligés d'emprunter une vallée à un moment donnée.

- Il faudrait ensuite suivre la route creusée par le fleuve pour redescendre jusqu'au pleines helzontes. Cette partie sera quelque peut délicate. En effet il s'agit du début de la forêt et contrairement à plus avant, les montagnes seront une gêne quand à la visibilité. Il faudrait donc parcourir cette partie du trajet de nuit afin de profiter des facultés vampires. De plus, la lune sera claire et haute, ce qui éclairera tout de même le convoi.

Nedelko avait fait toutes les recherches possibles pour s'assurer la prise en compte de tous les paramètres.

- Nous pourrions ensuite passer la nuit à Cazialstava, la milice locale nous aidera à surveiller le convoi pendant la nuit. Nous effectuerons malgré tout des tours de rondes. Cela donnera aussi la possibilité de changer de chevaux ainsi que de reprendre des forces.

Nedelko partait d'un principe simple, gênant, mais sûr : seul Alexander, Kallen et lui devaient pouvoir se retrouver seul avec les lingots d'or.

- Puis le lendemain, nous irons de Cazialstava à Kapen-Lagen en passant le Dalbe par un passage à gué. Une fois de plus, les milices de Laibach et Kapen nous aiderons. Surtout pour la traversée de Kapen-Lagen.
En cas d'attaque, il faudra adopter une formation de défense adaptée au type d'agression, nous verrons cela plus tard.
Voila, maintenant quelques questions. Tout d'abord combien y a-t-il de chariot et de combien d'homme disposons-nous ? Et surtout, qu'ai-je oublié ?

Kallen fut impressionné de toute cette stratégie préparée minutieusement par son cousin. Elle qui était chef des armées n'était pour ainsi dire incapable de concevoir de tels structures. Elle s'en voulut à elle même quelques instants puis félicita le médecin.

- Honnêtement cousin, je crois qu'on ne peut pas faire mieux que ça, conclu-t-elle avec respect, le seul point qu'Alexander et moi-même avons pris en charge étant notre équipement de protection. Les Balles en argent ne pourront traverser notre plastron en platine. En plus avec un médecin comme toi...

Elle eut soudain envi de dire qu'en plus avec tous le sang humain qu'elle avait ingurgité ces derniers jours, elle était plus vive qu'un fauve. Enfin elle s'abstint, Nedelko n'avait pas à être au courant, ou il serait capable de s'énerver... Beaucoup.
Elle reprit:

- Sur le nombre de chariots, il me semble qu'ils sont au nombres de quatre, quand aux hommes, on peut disposer des soldats de la principauté. Ils faut simplement se mettre d'accord sur leur spécificité. Qu'en penses-tu, cousin?

Nedelko réfléchie et griffonna sur un bout de papier.

- Bien dans ce cas, la formation de défense sera un carré. En cas de danger, les chevaux se placeront tête à tête en angle droit. Il nous faut huit hommes de confiances, armées de lances, assis à l'arrière de chaque chariot. Mais il faudrait aussi des fusils dans les chariots, disons … Hum, un par chariot ? Les derniers auront aussi un cor pour couvrir nos arrières.

Puis il leva la tête et se retourna vers Kallen pour lui dire :

- J'espère aussi que tu as prit ton arbalète ? Alexander, une arme de jet pour vous ?
En cas d'attaques par de la cavalerie, les lanciers ferons barrage tandis que nous autres cavaliers irons au devant des assaillants. S'il s'agit d'hommes à pieds, nous resterons à couverts en attendant qu'ils vident leurs armes à feu avant de partir au corps à corps.

Il griffonna des schémas des différentes situations évoqués puis repris :

- Ha oui j'oubliais, nous serons les seuls à cheval. Il faudra aussi prévenir les responsables de la milice. Hum … voila, je crois que c'est tout. Des remarques ? des objections ?

Alexander prit alors la parole, anticipant la réaction de sa fiancée.

- Kallen a son arbalète, ses carreaux empoisonnés et inflammables, quand à moi j'ai un pistolet plutôt précis réalisé par un armurier très réputé de Ieltsinegrad. Bien sur, nous avons tous les deux des rapières en cas de corps à corps.

Cette fois-ci, Kallen le coupa.

- De toute façon ton plan est parfait cousin, je vais faire réunir nos huit meilleurs hommes. Quand à la milice, j'ai déjà prévenu un coursier d'Astrakhan, il se rendrait le plus vite possible dans les villes ou nous nous arrêterons. Sinon je ne vois rien à ajouter, je dois bien vous avouer que plus vite cette excusion sera finie, mieux je me sentirais...

Elle soupira, puis reprit:

- Honnêtement, je ne vois pas vraiment qui pourrait nous attaquer de front ainsi... Surtout que le paris c'est ma mort. Au pire les lingots du convoi ne représente pas grand chose. A part quelques bandits de grands chemin, ce qui d'ailleurs me fera beaucoup rire, on ne risque pas grand chose, les gens auront peur de nous... Bien, je pense que l'on peut partir dès maintenant le temps que nos soldats arrivent cela ne prendra pas plus d'une trentaine de minute.

- Bien, armes de jets, armures et milice, dans ce cas tout est en ordre alors.
Kallen tu fais partie du convoi, comme tu viens de le faire remarquer, tu est la principale cible. Aussi tu resteras dans le carré en cas de problème.

Nedelko savait pertinemment que cela était impossible. Mais il espérait tout du moins limiter la casse en disant cela. Il faudrait bien qu'elle se contrôle cette fois si.

La réponse ne se fit pas attendre de la part de la sang mêlé.

- QUOI??!!! hurla-t-elle si fort que la table en trembla presque, que je reste à l'écart et que j'évite toutes les futures batailles tu ne te ficherais pas un peu de moi, cousin?

- Moi, personnellement, ajouta Alexander avec satisfaction et reconnaissance envers Nedelko, j'approuve totalement notre ami médecin... Et de toute façon , c'est ça ou je te mords tout de suite, je te vide de ton sang, et je te met dans le convoi avec les lingots! Est-ce clair?

- Essaye un peu pour voir! Depuis que j'ai... enfin hier soir... enfin t'as compris, je suis sur que je peux te remettre à ta place mon cher Alexander!

Elle venait de commettre une maladresse devant le médecin en ayant faillit dire "avec tout ce sang humain". De toute façon, il n'y avait rien ayant fondamentalement un rapport avec le sang humain dans sa phrase, son cousin allait sûrement penser qu'elle parlait de choses plus charnelles. Si cela continuait il allait la prendre pour une vraie nymphomane.
Elle finit par conclure pour ne pas éveiller ses soupçons:

- Bien, c'est d'accord, je reste à l'écart! Mais je préviens, à la première baston, je sors et je me les fait! Bien maintenant nous pouvons partir!

- Si tu voulais participer à l'action il ne fallait pas défier la mort ma chère. En ce qui concerne vos instincts vampiriques à tous les deux, il va falloir les calmer. J'ai d'ailleurs prit des petites choses pour vous.

Il leur tendit des pilules puis repris.



- Bien alors en routes.



Ils sortirent, montèrent à cheval et entourèrent le convoi en quiconque avec de partir vers le col de Dale.

Le convoi roulait sans encombre depuis Astrakhan, Nedelko était plus en avant entant qu'éclaireur. Kallen et Alexander protégeaient quand à eux les flancs du convoi. La nuit commençait à tomber et comme prévu, la lune était haute et claire.

Le convoi quittait les crêtes tranquilles des montagnes du Volkona pour s'engouffrer dans la vallée creusé par le Dalbe au fils des années.

Les gardes commençaient à s'ennuyer. Ils savaient que la halte de Cazielstava était encore loin, mais qu'elle serait bénéfique.

Kallen, quand à elle commençait sérieusement à s'ennuyer. D'ailleurs, elle n'était pas la seule. Alexander lui même s'impatientait. Les vampires n'étaient clairement pas faits pour ce genre de long trajets.
Il tenta alors d'appeler sa fiancée, qui répondit en tournant vainement la tête.

- Kallen, tu pourrais arrêter ça, s'il te plait? lui demanda-t-il las en abandonnant son poste pour se rapprocher d'elle.

- Arrêter quoi?! cria-t-elle.

- De m'éviter et de ne plus vouloir me parler? Tu crois que je n'ai pas remarqué? Depuis hier soir...

La sang mêlé s'arrêta net et sauta au cou du vampire en lui mettant sa main sur la bouche.

- Tais toi donc!! Si jamais Nedelko t'entends je suis morte!

- Pourquoi ça? Tu es une grande fille, si jamais tu as envi de manger, tu y vas.

- Chutt! Il peut nous entendre! Je suis sensée prendre ses pilules, Ok? Peut être que pour toi, boire du sang humain est naturel, mais pour lui, c'est devenir un drogué, violent et taré.

- Franchement sur les deux derniers qualificatifs, affirma le vampire, il n'y a pas vraiment besoin de boire du sang humain...

- En effet..., répondit Kallen désabusée en lançant un regard plus qu'accusateur sur le fougueux vampire.

Alexander sortit alors de sa poche la petite boite que le médecin leur avait donné il y a plusieurs heures. Il l'ouvrit d'un geste vif, laissant apparaitre une multitude de petits cachets rouges vifs. Au hasard, il en saisit un et l'avala.
Une grimace s'afficha soudain sur son visage.

- AHhhhh!, mais c'est immonde ce truc, t'appelles ça te nourrir toi?

La vampire ne répondit pas, ignorant ostensiblement son interlocuteur.
Vexé, ce dernier se faufila derrière elle, la saisissant par la taille en lui mordillant le cou.

- Allez Kallen, je sais très bien comment tu as apprécié ton repas d'hier, ne me mens pas... En plus, tu embaumes le sang humain, j'ai une envie de te mordre, tu ne peux même pas imaginer.

Kallen se sentait partir en percevant les canines d'Alexander s'enfoncer dans sa chair.
C'est alors que Nedelko arriva, l'air agacée.

- On peut savoir ce que vous faites? Je veux dire en dehors de ne pas tenir votre poste? Qu'est-ce que je vous avais dit à propos de vos ardeurs vampiriques?

- Justement, dit-alors Kallen en rejetant violemment l'étreinte de son fiancé, il venait me demander le dosage de tes pillules, N'est-ce pas Alexander?

- Naturellement, répondit-il avec un sourire moqueur, je retourne à mon poste.

Nedelko lança un énorme regard noir à Kallen puis retourna dans sa formation initiale.

- Cette pilule a peut-être mauvais gout mais elle t'empêche d'avoir la peau qui brule
Alexander. Et ce n'est plus vraiment le bon moment. D'ailleurs tu vas passer devant en éclaireur. Et fait bien attention, nous arrivons dans les forêts d'Helzonie, ca commence à devenir dangereux.

En effet, le changement de décor avait été radical, les montagnes avaient laissées places aux forêts danses et sombres d'Helzonie. Heureusement, la lune éclairait quelque peut la route.
Les soldats avaient été réveillées, plus par la peur que par la conscience professionnelle. Nedelko savait qu'il était plutôt facile de tendre une embuscade dans ses forets, aussi resta-t-il sur ses gardes. C'était ici que cela commençait à devenir intéressant...